Et si Dieu vous donnait rendez-vous ? Une interview avec Dieu complètement inattendue (Amazon Prime vidéo)
Exclusif : une interview avec Dieu !
Imaginez : vous êtes journaliste, un peu au bout du rouleau, et quelqu’un vous propose une interview exclusive avec… Dieu. Pas un représentant, pas un prêtre, non : Dieu en personne. C’est exactement le pitch du film Interview avec Dieu. Une proposition qui semble presque absurde, et pourtant, le film s’avère profond, sobre et loin des clichés habituels sur la foi. Il nous invite à réfléchir, sans asséner de vérités, avec une subtilité rare dans ce genre de sujet.
Un Dieu très différent des idées reçues
Quand on parle de « représentation de Dieu au cinéma », l’image est souvent spectaculaire : barbu, imposant, une voix qui fait trembler les murs. Dans Les Dix Commandements, on reste sur une iconographie très biblique. Dans Bruce Almighty, Dieu est joué par Morgan Freeman, avec humour et une certaine bienveillance. Dans La Cabane, c’est une femme afro-américaine, chaleureuse et enveloppante. Et puis il y a Dogma : une référence totalement à contre-courant, où Dieu est incarnée par Alanis Morissette, silencieuse, énigmatique et… désarmante de simplicité.
Dans Interview avec Dieu, pas d’effets spéciaux, pas d’aura mystique. Dieu est un homme normal. Costume sobre, regard perçant, ton calme. Il ne cherche pas à convaincre. Il parle doucement, pose des questions autant qu’il y répond, et surtout, il écoute. Et si c’était ça, la vraie puissance de Dieu : laisser l’autre cheminer, sans rien imposer ?

Une rencontre entre doute et espoir
Le personnage principal, Paul, est en crise. Il rentre d’un reportage en Afghanistan, lessivé, à la limite de la dépression. Son mariage bat de l’aile, sa foi vacille et il n’a plus vraiment de cap. L’interview avec Dieu se fait en trois séances, comme une série de confessions où l’on se demande sans cesse : est-ce réel ? Un rêve ? Une hallucination ? Mais au fond, peu importe. Le cœur du film, c’est cette confrontation entre l’homme perdu et une présence bienveillante qui refuse de lui dicter sa conduite.
Et c’est là que le film touche juste : il ne prétend pas répondre à tout. Il montre simplement un homme qui questionne, tombe, se relève un peu. C’est humble et ça nous renvoie à nos propres doutes.
Une vision contemporaine de la foi
Le film est très contemporain, au sens où il parle à nos vies modernes : fatigue mentale, surcharge émotionnelle, isolement, quête de sens. Il ne parle pas d’une foi figée, mais d’une relation mouvante, intime, qui se reconstruit dans l’épreuve. Le « Dieu » du film n’est pas le Dieu du catéchisme : il est nuancé, silencieux par moments et toujours respectueux de notre liberté.
En cela, il s’adresse aussi bien à des croyants qu’à ceux qui doutent, cherchent ou même refusent l’idée d’une puissance supérieure. Le film ne convertit pas. Il questionne. Il accompagne.
Une piste pour l’aumônerie et les jeunes
Interview avec Dieu peut devenir un très bon outil pour les groupes de jeunes ou les aumôneries. Son format est court, les dialogues accessibles, mais la portée est profonde. On peut facilement imaginer un atelier de discussion autour de ce film :
- « Si vous aviez 3 questions à poser à Dieu, que choisiriez-vous ? »
- « Quelle scène vous a le plus touché ? Pourquoi ? »
- « Et si c’était un canular ? Est-ce que cela change ce que vous avez ressenti ? »
Le film permet aussi de parler des silences de Dieu, de la manière dont Il répond (ou pas) dans notre vie. Un excellent point de départ pour creuser le thème du libre arbitre, de la présence invisible ou de la foi dans les tempêtes.
Quand le cinéma devient introspection.
Ce que ce film a de particulier, c’est qu’il donne envie de se taire un peu. De s’asseoir et de penser à ce qu’on vit, à ce qu’on croit, à ce qu’on espère. Il ne pousse pas à l’action, mais à l’intériorité. Et dans une société où tout doit aller vite, où l’on doit avoir un avis sur tout, ça fait du bien.
Ce n’est pas un chef-d’œuvre de mise en scène, ni un blockbuster. Mais il a une chose que peu de films osent encore proposer : la lenteur, le silence et le doute comme point de départ vers quelque chose de plus grand. Pas un Dieu d’effet, mais un Dieu de profondeur.
Et peut-être que c’est justement ce dont nous avons besoin aujourd’hui.
