Paradise film Netflix… mais à quel prix ?
- Et si votre espérance de vie avait un prix ?
- Et si l’on pouvait littéralement acheter ou vendre des années de vie ?
C’est le concept glaçant du film Paradise, sorti sur Netflix en 2023. Ce thriller d’anticipation venu d’Allemagne soulève des questions philosophiques, bioéthiques et profondément spirituelles. Et derrière le suspense, il offre un vrai terrain pour une analyse chrétienne de notre époque, de notre rapport à la mort… et à l’espérance.
L’intrigue : une société qui vend la vie comme un produit
Le pitch de Paradise est simple et dérangeant : dans un futur très proche, la société AEON a mis au point une technologie capable de transférer des années de vie d’un individu à un autre. Une manière de rajeunir les plus riches… et de prolonger leur pouvoir. Le tout dans le cadre légal d’un “don de vie” contractuel, souvent motivé par la nécessité financière.
Max, employé modèle de cette société, voit sa femme, Elena, perdre 40 ans de sa vie pour rembourser une dette contractée sans qu’il le sache. Elle passe de 30 à 70 ans. Lui, impuissant, bascule dans une quête désespérée pour récupérer ce qui leur a été volé.
Le film commence comme un thriller, mais s’enfonce progressivement dans une critique sociale et existentielle puissante. Et c’est là que notre analyse chrétienne de Paradise commence vraiment.
Un monde où le corps devient monnaie
Paradise pousse à l’extrême ce que notre monde moderne commence déjà à pratiquer : la marchandisation du corps. Le film illustre brutalement une réalité qu’on préfère souvent ignorer : notre société attribue de la valeur aux êtres humains en fonction de leur utilité, de leur âge, de leur richesse ou de leur beauté.
La technologie présentée dans le film devient le reflet de nos angoisses contemporaines : peur de vieillir, obsession de la performance, rejet du handicap ou de la dépendance. Ce que Paradise montre, c’est une forme de transhumanisme ultralibéral, où prolonger la vie des uns suppose de voler celle des autres.
Ce que dit la foi chrétienne de la vie et de la mort
Dans une analyse chrétienne de Paradise film Netflix, on ne peut pas passer à côté de la question essentielle : à qui appartient ma vie ?
Pour le chrétien, la réponse est claire : « Vous n’êtes pas à vous-mêmes » (1 Corinthiens 6,19). La vie est un don. Elle ne s’achète pas. Elle ne se vend pas. Elle ne se calcule pas en années, mais en amour. Dans Evangelium Vitae, saint Jean-Paul II rappelait que la vie humaine est sacrée dès son commencement jusqu’à son terme naturel.
La manière dont Elena est vieillie en quelques minutes devient un symbole fort : quand on perd sa jeunesse, sa beauté, son “utilité”, que reste-t-il de notre dignité ?
Et pourtant, c’est là que l’Évangile devient le plus percutant : « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25,40).
Quand l’amour devient aussi fragile que le temps
Un des aspects les plus touchants de Paradise, c’est le déséquilibre soudain dans le couple de Max et Elena. Leur amour est mis à l’épreuve par le passage du temps… en quelques secondes.
La question devient alors : l’amour est-il plus fort que l’apparence ? Que le vieillissement ? Que la peur de la mort ?
Dans un monde qui valorise la jeunesse éternelle et le corps parfait, cette tension est très actuelle. Mais elle fait aussi écho à une vérité chrétienne fondamentale : l’amour vrai ne mesure pas le temps, il traverse le temps.
Une société sans espérance ?
En regardant Paradise, on ressent un certain désespoir. Tout est affaire de contrats, d’algorithmes, de trahisons. Même les héros sont ambigus. Pourtant, c’est justement ce vide d’espérance qui donne toute sa force à une analyse chrétienne de Paradise (film Netflix) : quand la société oublie la transcendance, elle finit par vendre l’essentiel.
Et si, au lieu de chercher à gagner des années, nous apprenions à recevoir nos jours comme un cadeau ? Le Psaume 90 (89) le dit bien : « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse. »
« Pour aller plus loin »… et plus haut – Fiche d’aumônerie
Pour les groupes qui souhaitent approfondir cette œuvre, nous avons conçu une fiche d’activité clés en main, pensée pour les aumôneries, groupes jeunes pros ou étudiants. Elle propose :- Un résumé de la série,
- Un déroulé de séance d’1h30 à 2h,
- Des textes bibliques et magistériels (Evangelium Vitae, Fratelli Tutti…),
- Des activités participatives, débats, prières et idées d’événement.
Le tout est adaptable à d’autres cadres que l’aumônerie : soirées paroissiales, temps forts diocésains, rencontres intergénérationnelles… car les questions posées touchent chacun : vie, mort, justice, espérance.
Une dystopie prophétique, mais pas sans lumière
Paradise est une dystopie, oui !
Un monde froid, angoissant, où les plus faibles paient pour que les plus riches puissent vieillir en paix. Mais c’est aussi une œuvre qui pousse à réfléchir. Sur ce qu’on veut protéger. Sur ce qu’on refuse de vendre. Sur ce qu’il reste de l’humain… quand on a tout perdu sauf la conscience.
Et à la lumière de la foi chrétienne, Paradise devient plus qu’un film noir : une alerte. Mais aussi une invitation à croire que la vie ne se mesure pas à sa durée, mais à ce qu’on en fait. Et qu’au-delà de la peur de mourir, il y a une promesse plus forte : celle d’une vie donnée… et reçue en plénitude.
« Pour aller plus loin » – Autres œuvres qui questionnent la vie, le temps et la dignité humaine
Le thème de la vie comptée, monnayée ou modifiée traverse de nombreuses œuvres de science-fiction. Voici quelques films, séries ou livres qui, comme Paradise, offrent une réflexion puissante sur la valeur de la vie humaine, la peur de la mort et les dérives de la société moderne :
Ad Vitam – Série (2018)- Acteur principal : Yvan Attal
- Pitch : Dans un futur proche, la mort a été “vaincue” grâce à une technique de régénération cellulaire. Mais face à cette éternité imposée, une jeunesse se rebelle en se suicidant collectivement.
- Thèmes proches : refus de vieillir, perte de sens, génération sacrifiée, immortalité vide, transhumanisme.
- Acteur principal : Justin Timberlake
- Pitch : Le temps est devenu la seule monnaie. On travaille pour gagner des heures. Les riches sont immortels, les pauvres vivent au jour le jour, littéralement. Un ouvrier se rebelle contre ce système inégalitaire.
- Thèmes très proches : marchandisation de la vie, injustice sociale, immortalité des puissants, révolte morale.
- Acteur principal attendu : Joey King
- Pitch : À 16 ans, tout le monde subit une chirurgie pour devenir “beau” selon les standards imposés. Mais une jeune fille découvre que cette transformation cache une manipulation globale.
- Thèmes proches : uniformisation, rejet de la différence, contrôle par l’apparence, perte d’identité.
- Pitch du livre : Une société parfaite, où tout le monde est heureux… parce que conditionné dès la naissance à sa fonction. Pas de maladie, pas de vieillesse, pas de douleur. Mais plus de liberté non plus.
- Thèmes proches : bonheur artificiel, société de contrôle, fin de la souffrance… mais aussi de l’humanité.
- Pitch du livre : Des enfants grandissent dans une école isolée. Ils découvrent peu à peu qu’ils sont des clones, élevés uniquement pour être donneurs d’organes.
- Thèmes très proches : dignité du corps, destin programmé, amour face à l’injustice, valeur de la vie.