DYS-Praxie

La dyspraxie, non, mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? La première fois quand on m’en a parlé, j’ai cru qu’on inventait le nom juste pour moi !

Définition

Comme tous les DYS = dysfonctionnement, Parxis = action, à voir comme coordination des gestes. La dyspraxie est donc un trouble de la coordination et de la planification des mouvements.

Symptômes de la dyspraxie

• Difficultés à réaliser des mouvements fins
  • Écriture, boutonner des vêtements, fermer la fermeture éclaire
• Problèmes de coordination globale
  • Équilibre, activités sportives
• Difficulté à organiser des tâches motrices
  • Comme se brosser les dents ou apprendre à conduire
• Fatigue et frustration lors des activités manuelles.

Il est possible d’avoir un ou des symptômes, plus ou moins forts ou prononcés, et par la volonté, certaines personnes effacent le côté visible du symptôme par des solutions de contournement.

Diagnostic et accompagnement

Il est nécessaire de réaliser une évaluation par un professionnel de la santé (médecin, psychologue, mais certains ergothérapeutes se sont spécialisés). Lors de cet (ou ces) entretiens, des tests seront réalisés pour mesurer la coordination et les compétences motrices.

Tout comme la dyslexie et la dysorthographie, ce trouble peut être pris en charge avec des thérapies pour permettre de se simplifier la vie au quotidien.

L’ergothérapie peut améliorer les compétences motrices et trouver des stratégies de compensation. Un ergothérapeute ou un physiothérapeute de confiance peut vous permettre de gagner en coordination.

Ma p’tite note perso

Il y a, comme dans chaque trouble, plusieurs axes possibles et des solutions de contournement. Je vous partage ceux auxquels je pense et que je vis au quotidien :

• Organisation
  • Je suis la reine du post-it sur PC, mur, bureau, je prends des notes et les reprends aussi souvent que nécessaire (parfois 20 fois dans l’après-midi, juste parce que j’ai changé une ligne ou une priorité)
  • Comme les agendas sont compliqués, je les fais moi-même en remettant tout ce qu’il y a sur les différents agendas (pro, perso, assos…) et sur une porte chez moi.
  • Étant chef de projet, je redouble d’organisation et de règles qui me sont propres pour structurer selon mon besoin, même si d’autres vous diront selon « ses envies » (voire « caprices » pour les plus méchants alors que je donnais juste des documents modèles pour plus de simplicité).
• En classe ou au travail, la concentration et la communication
  • Recopier des données (tableau blanc ou papier), pour peu que je ne puisse pas mettre le doigt pour suivre → IMPOSSIBLE. Donc prise de photo puis je vais recopier par « mimétisme ». Bon si la personne écrit comme un cochon → multiplication des complications !
  • Les nuisances sonores !
    • Je peux travailler avec la musique depuis toujours. Je peux écouter la TV et la musique en même temps. Mais la radio me demande beaucoup trop d’attention, car sans le visuel, ce n’est qu’un parasite sonore incompréhensible.
    • Mais le mieux, ce sont les papotages. Je suis une pipelette, donc je comprends le besoin de papoter. Mais, là où vous pouvez faire des jeux vidéo, mettre de la musique, même à fond les ballons, chuchoter dans une pièce et ça me réveillera ou ça me coupera dans ce que je fais.
      • Encore mieux, mon ancienne collègue pouvait, sur sa pause déj, téléphoner à sa famille au Portugal. En français ou en portugais, je n’écoutais pas. Mais si un seul mot passait dans l’autre langue (ex : elle parle tout en portugais avec un mot de temps en temps dans certaines phrases), alors là, impossible de me concentrer.
  • Quand on me crie dessus ou qu’on me demande de m’expliquer sans que j’ai le temps de poser des idées, je ne trouve aucun mot. J’ai un langage de grande section ou CP.
    • Pensez à donner un papier et un crayon aux dys, même s’ils écrivent mal, pour qu’ils posent un ou deux mots-clés.
  • D’ailleurs, pour canaliser mon attention :
    • Carnet en réunion pour écrire des mots clés ou occuper mes mains ou noter les idées que j’ai au fur et à mesure
      • Une idée non notée = 0 d’attention, et en plus, je perds l’idée = 0 rendement !!!
    • Quand je prépare des réunions :
      • Je cherche à mettre les idées par petits points, même s’il y en a beaucoup, mais comme ça je change souvent et ça m’occupe
      • Fais en sorte que plusieurs personnes parlent et non une personne qui monopolise l’attention, sinon je décroche
      • Je me débrouille pour être l’animatrice, mais faire une prise de notes de la séance. En demandant les notes de chacun (car je ne vais pas tout noter, je me connais) cela me permettra de resynthétiser avec mes mots, mes codes couleurs… Les documents « arc-en-ciel » agacent certaines personnes, mais me simplifient la vie.
• Motricité générale
  • Être asynchrone ou changer la rythmique sur un sport ou en musique :
    • En danse, sur certaines musiques, il y a des pas qui ressemblent à d’autres danses, mais pas tout à fait. RIEN À FAIRE.
    • Changer de pas en saut → INCAPABLE
  • Faire mes lacets a été compliqué ! Il a fallu qu’on me montre et qu’on fasse avec moi. Aujourd’hui, je fais mes lacets machinalement, mais si tu me parles en même temps et que je dois me concentrer… C’EST MORT !
    • J’ai un manteau avec une fermeture Éclair dans un sens et un sûr manteau dans l’autre sens → c’est l’histoire du boulet qui prend 5 min pour s’habiller !!!
  • Conduire ! La blague des 3 pédales Aujourd’hui, je passe d’une manuelle à une automatique sans souci. Mais, j’ai cru que je n’y arriverais jamais (le moniteur de l’époque aussi). Et manipuler le levier en même temps que les pédales… et tout en regardant la route et en écoutant le moniteur… Tout est fluide maintenant, cependant on est sur un petit miracle !
  • Je n’ai pas de tapis chez moi, j’ai tenté. Le seul que j’ai, est dans la cuisine pour éviter de glisser quand je mets de l’eau avec l’évier.
    • Je me prends les pieds dans le tapis régulièrement. Plus je suis fatiguée, pire c’est ! J’ai failli un vol plané une fois.
  • J’ai des soucis d’équilibre. Je tiens debout, je peux monter sur une échelle ou un escabeau (toujours en me tenant) mais rester sur un pied, monter les marches en béquilles sans tenir sur la jambe malade, être sur un truc qui bouge sans tomber… et pourtant je peux monter comme un cabri (toute proportion gardée) sur certaines choses qui posent problème à d’autres.
    • Le mieux, les exercices de proprioception chez le kiné, la première fois, il me dit : « tu le fais exprès », je lui réponds que je suis dyspraxique, il me dit : « assis, on va changer d’exo ». Il a dû se dire « oh putain, le boulet va se casser la gueule, on va éviter l’hosto ! »
  • Aller trois derniers !!
    • Les ouvertures de porte ou fermetures :
      • On tourne une clé dans quel sens → Ne cherchez pas, pour ma part c’est impossible
        • Idem pour une vis ou un écrou
      • Les portes où c’est écrit « tirez » (ou « poussez ») → bah n’écrit rien, c’est pareil pour moi
    • Les ciseaux
      • Je vais m’appliquer de ouf, puis un bruit dans la salle et pop !!! j’ai donné un magnifique coup de ciseaux en plein milieu du motif !!!
        • Même principe avec un feutre pour ne pas dépasser ou faire un contour
          • Mais parfois, c’est magnifique !
    • Par contre, sur des petites distances (environ jusqu’à 20 cm), je peux te trouver la bonne distance du bord et même parfois être super droite avec une multitude de petits points, ou pire… à l’œil → alors que si je prends une règle, il peut y avoir un centimètre d’écart entre un côté et l’autre !!!

Y’en a plein d’autres, mais une vie entière serait nécessaire pour tout vous dire sur les blagues de mes DYS 😁😉. Il vaut mieux en rire qu’en pleurer.

Tout ça pour rassurer les parents → on y survit, et vous, parents, aussi !

Pour vous dire à quel point : je suis chef de projet en informatique, j’ai fait de la soudure étant plus jeune, je fais du chant, mais aussi beaucoup d’arts plastiques en tout genre et de la calligraphie. Mais aussi, je masse depuis toute petite. Je suis, a priori, plutôt douée en massage et en réflexologie → nous n’avons donc de limite que notre imagination. Après, il faut de la motivation et de la détermination, mais ça, qu’on soit avec ou sans ces troubles !

Lien

• TDC ou dyspraxie