Prêtres mariés, qu’est-ce ?
Le célibat sacerdotal est une règle bien ancrée dans l’Église catholique latine. Cependant, certains prêtres, après un long discernement, choisissent de quitter leur ministère pour se marier. Une fois laïcisés, ils ne peuvent plus exercer aucun ministère ordonné, même en tant que diacres permanents.
Cette situation soulève des questions : est-il juste qu’un ancien prêtre marié ne puisse plus servir l’Église sous une autre forme ? Serait-il envisageable de leur ouvrir la voie du diaconat permanent ?
Dans cet article, nous allons explorer la discipline actuelle de l’Église, son histoire et les réflexions qui pourraient mener à une évolution pastorale sur ce sujet.
Le célibat des prêtres : une discipline ancienne, mais pas immuable
Un prêtre peut-il se marier ?
La réponse est claire : dans l’Église catholique latine, un prêtre ordonné ne peut pas se marier. Cependant, s’il obtient une dispense pontificale (appelée « réduction à l’état laïc »), il peut être relevé de son engagement sacerdotal et se marier religieusement.
Une tradition qui a évolué dans l’histoire
Le célibat des prêtres n’a pas toujours été une règle absolue. Aux premiers siècles du christianisme, de nombreux prêtres et évêques étaient mariés. Ce n’est qu’au Moyen Âge, notamment avec le Concile de Latran II en 1139, que l’interdiction du mariage pour les prêtres devient une loi stricte dans l’Église latine. À noter que dans les Églises orientales catholiques, les hommes mariés peuvent toujours être ordonnés prêtres, bien que les évêques restent célibataires.
Une discipline et non un dogme
Le célibat sacerdotal n’est pas une vérité de foi immuable, mais une discipline ecclésiastique. Théoriquement, un pape pourrait donc décider d’y apporter des modifications.
Les prêtres mariés et l’interdiction d’être diacres
Que devient un prêtre laïcisé ?
Un prêtre qui obtient la dispense pontificale peut vivre en tant que fidèle laïc, mais il perd toute possibilité d’exercer un ministère ordonné, même en tant que diacre.
Une double peine ?
Cette situation peut être perçue comme une « double peine » : d’une part, ces hommes renoncent à leur sacerdoce après un profond discernement, et d’autre part, ils se voient interdire toute forme de ministère ordonné, alors même qu’ils restent souvent attachés à leur vocation.
Pourquoi ne pas leur ouvrir le diaconat ?
Les diacres permanents, souvent mariés avant leur ordination, peuvent célébrer des baptêmes, des mariages et accompagner des funérailles. Dès lors, pourquoi un ancien prêtre marié, formé et expérimenté, ne pourrait-il pas exercer ces mêmes fonctions ?
Une réflexion pour l’avenir : vers une évolution possible ?
Une proposition équilibrée
Une évolution pourrait être envisagée en respectant certaines conditions :- Un délai de discernement d’au moins cinq ans après le mariage avant d’envisager l’accès au diaconat.
- L’accord de l’épouse, comme pour tout candidat au diaconat permanent.
- Une formation complémentaire, adaptée à leur nouvelle réalité familiale.
- Une approbation de l’évêque, selon les besoins pastoraux du diocèse.
Un enrichissement pour l’Église
Accorder aux prêtres mariés la possibilité de devenir diacres aurait plusieurs avantages :- Valoriser leur expérience pastorale, en évitant une mise à l’écart totale.
- Répondre à la crise des vocations, en renforçant le nombre de ministres ordonnés.
- Offrir un accompagnement spécifique aux prêtres en crise de vocation, grâce à leur témoignage.
- Soutenir les couples en préparation au mariage, avec une double vision de l’Ordre et du sacrement du Mariage.
Un statut intermédiaire pour une transition en douceur
Avant d’accéder au diaconat, un statut de « ministre pastoral » pourrait être instauré. Ce rôle permettrait aux anciens prêtres de s’engager dans des missions ecclésiales (catéchèse, accompagnement spirituel, œuvres caritatives) tout en poursuivant leur discernement.
Une réflexion à approfondir
Le célibat sacerdotal reste une discipline importante pour l’Église latine, mais la situation des prêtres laïcisés mérite d’être réexaminée. Permettre à ces hommes de devenir diacres permanents pourrait être une voie d’espérance, leur offrant la possibilité de continuer à servir l’Église d’une manière adaptée à leur nouvelle vocation matrimoniale.
L’Église a toujours su évoluer en fonction des besoins pastoraux et de l’Esprit Saint. Peut-être que cette question mériterait d’être posée, non comme une revendication, mais comme une humble réflexion sur l’avenir du ministère ecclésial.
Et vous ?
- Que pensez-vous de cette question ?
- Une telle ouverture serait-elle bénéfique pour l’Église et les fidèles ?