Je ne suis ni médecin ni orthophoniste, mais malheureusement, je vis avec ! Je peux donc vous donner quelques billes !
Je vais tenter de vous en proposer quelques éclairages.
La dyslexie
Contrairement à ce que j’ai entendu toute mon enfance, et encore maintenant de certaines personnes qui m’entourent depuis cette époque, je ne suis pas bête ! J’ai des difficultés à lire malgré une intelligence normale.
La dyslexie (qui a inventé un mot aussi difficile à écrire et à lire, vu ce qu’on a) est un problème avec la reconnaissance des lettres, des syllabes, des mots, mais aussi avec la vitesse de lecture et la compréhension.
Quelques symptômes
- Difficultés à associer les sons aux lettres.
- Lecture lente et laborieuse.
- Confusion entre les lettres similaires (b/d, p/q…).
- Personnellement, à l’écrit, en lecture et en écriture, comme à l’orale quand je suis fatiguée.
- Problèmes avec l’orthographe.
- Difficultés à comprendre un texte après l’avoir lu.
- Difficultés à associer mentalement un mot et son image
Dysorthographie
Pendant des années, on m’a fait comprendre que j’écrivais comme un cochon, au-delà des fautes d’orthographe qui ne désemplissaient pas. Et puis un jour, grâce à Irène (on est en seconde), j’ai découvert que même moi, je pouvais faire de la calligraphie.
Je connaissais déjà l’art de la calligraphie par mon oncle Christian (frère de mon père) et par mon oncle Simon (attention, prononciation anglaise, et beau-frère de ma maman). Ils aimaient tous les 2 l’art de la belle écriture. Mais, pour moi, cela était réservé au fait d’être doué de ses mains et intelligent ou au moins d’avoir beaucoup de connaissance.
Les dictées étaient un calvaire ! Mots difficiles, inconnus, avec des sons qui se ressemblent, sans compter la conjugaison, les accords, et le tout lisible !!!! Infaisable ! Je naviguais donc, comme je pouvais, dans cette eau trouble ! Passant de « tu le fais exprès » à « tu es trop nulle » ou « mais, il n’y a rien qui rentre dans cette pauvre tête » !
Je me permets donc quelques notes :
Quelques symptômes
- Confusion de lettres et syllabes dans l’écriture
- Difficulté de relier le son à sa lettre
- Difficulté à mémoriser les règles d’orthographe et de grammaire.
- Merci Astrapi qui, à l’époque, avait sorti un panneau d’aide à la grammaire et orthographe. Sur les 10, je ne me souviens que de 2 :
- Si on peut remplacer On par Léon, c’est que c’est le pronom (je ne me souviens plus de la phrase exacte).
- Il faut 2 P à s’échapper, car il faut 2 pieds pour s’échapper
- Merci Astrapi qui, à l’époque, avait sorti un panneau d’aide à la grammaire et orthographe. Sur les 10, je ne me souviens que de 2 :
- Écriture peu lisible ou négligée.
- Erreurs sur des mots courants et inconstance
- Le même mot peut être écrit dans un même texte de différentes manières.
- Que le mot soit connu ou non
- Difficulté à mémoriser l’orthographe des mots irréguliers : les mots qui ne s’écrivent pas comme ils se prononcent. Ex : femme, monsieur, yatch…
- Erreur avec des « mots outils » : et/est, on/ont, a/à…
- Omission ou ajout de lettres (ex : « amie » écrit « aie »)
- Écriture phonétique
- Difficulté à segmenter les mots en syllabes
- Parfois, on colle des mots ou décolle sans savoir, ex : « pourquoi » écrit « pour quoi »
- Inversions dans l’ordre des lettres en fin de mot
- Personnellement, il n’y a pas que la fin des mots. Parfois, un vrai boggle1
Comment les diagnostiquer ?
Le diagnostic doit être réalisé par un professionnel spécialisé sur le sujet (neuropsychologue, orthophoniste) via des évaluations spécifiques de la lecture, de l’orthographe et du langage. Il est important d’aller voir la bonne personne pour le bon diagnostic précis, ce qui permettra d’avancer correctement par la suite.
Il est aussi possible de réaliser un test d’intelligence pour exclure d’autres causes.
Est-ce possible de corriger ces troubles ? Et, est-ce à faire ?
Il est possible d’améliorer ces troubles souvent liés. Il existe des méthodes et des outils pour permettre à l’enfant, comme à l’adulte, de progresser et de soulager son quotidien.
Il peut aussi y avoir du soutien scolaire, des exercices d’écriture ou de lecture, de mémorisation ou, en fonction de chacun, trouver des ruses de sioux pour comprendre la grammaire ou l’orthographe.
Quelques exemples
- Apprendre la chanson du B-A-BA, B-E-BE-BA-BE… ça m’a sauvé sur la lecture
- Mettre son doigt pour lire (même pour les grands comme moi… j’ai 42 ans !)
- Mon ami le Stabilo et j’écris dans mes livres de cours : mots clés, annotations…
- Même pour ceux qui écrivent mal, prenez le temps d’écrire parfois juste des mots-clés en vérifiant l’orthographe.
- Aidez-vous de vos outils : correcteur orthographique Microsoft ou en ligne, votre dictionnaire (hard quand on ne sait pas écrire le mot) et l’être humain à côté de vous ! Quand ce n’est pas un gros c**, il vous aidera.
- À une époque, plus je relisais, plus je faisais d’erreur : je ne relisais plus !
- Maintenant, j’écris au kilomètre et je relie après, avec mes aides numériques
- Je prends beaucoup de notes manuscrites (certes, j’écris mieux au niveau graphique, mais pas toujours)
- Trouver la graphie des lettres qui vous correspond le mieux
Perso, je favorise un « a » de cet ordre pour bien le différencier du « o », même à l’écrit
Car, ici, les lettres se ressemblent trop pour que je les différencie.
Ma p’tite conclusion perso
Chacun de ces troubles DYS peut être pris en charge par des interventions spécifiques adaptées aux besoins de chacun. L’accompagnement par des professionnels spécialisés est essentiel pour établir des stratégies efficaces et des outils d’apprentissage.
Néanmoins, pour des adultes diagnostiqués tardivement (la première fois, j’avais 26-27 ans, par hasard, par une enseignante dont le mari venait d’être diagnostiqué, la seconde fois, pour poser un verdict sans appel : 42 ans), l’idée est plus de reconstruire son estime de soi et de voir s’il est encore possible de nous simplifier la vie ! Car, nous sommes en général assez débrouillards ! Nous avons trouvé une multitude de ruses de sioux pour vivre notre vie avec les soi-disant « normaux » !
À tous les DYS, oui, c’est dur, mais nous sommes plus forts que les non DYS. Parfois plus intelligents, mais pas toujours, par contre, on trouve des solutions là où eux n’en trouvent pas, puisque nous sommes là parmi eux ! Par contre, ne vous réfugiez pas derrière la difficulté !
Liens
- Image présentée de Delphine Basson ou Audrey Bonnet
- Handi mais pas que
- Jeu de société où on mélange les lettres dans une boite pour constituer des mots. ↩︎